Corps

         

            


 

Momo 1

  • Date de réalisation : 2007
  • Matériau : bois
  • Hauteur : 73 cm
  • Largeur : 40 cm
  • Profondeur : 19 cm
  • Poids : 4,4 kg

Tout a débuté en début 2007, lorsque j’ai eu l’occasion de participer à une ouvre collective mise en musique par un collectif d’artistes. Cette ouvre était réalisée par des néophytes ou artistes amateurs accompagnés par des artistes professionnels.

Cette ouvre collective devait être réalisée en 1 jour. Elle était composée de 4 panneaux. Le premier devait être peint à la manière lyrique abstrait, le second à la manière pointilliste, le troisième à la manière de Matisse et le quatrième à la manière de Haring. Tout naturellement je me suis dirigée vers le 3ème panneau. J’avais suffisamment vu des compositions de Matisse pour me sentir à l’aise et m’essayer à réaliser des formes de couleurs vives proches de celles de Matisse. Au bout d’un certain temps, je me suis tournée vers le panneau Haring, où il y avait peu de personnes peut être était-ce parce que cela paraissait plus réaliste.

Pour moi c’était la première fois que j’entendais parler de Haring. Un des artistes présent m’a montré son travail et m’a donné, en quelques mots, sa biographie.

Keith Haring, né le 4 mai 1958 à Reading en Pennsylvanie et décédé le 16 février 1990 à New York, était un artiste majeur des années 1980 et activiste. 

Je me suis donc lancée dans cette démarche d’imitation. Et ce fut pour moi un bonheur. Je ne pensais pas que cette rencontre m’aurait autant marquée. Je me suis mise à faire des croquis dans le métro pendant le trajet vers mon travail. A partir de ce que je voyais ou bien à partir de mon imagination (pas facile de croquer les gens dans le métro, sans sentir que l’on est intrusif). 

Je savais que de ces dessins, j’en tirerai une inspiration pour de futures sculptures.

Momo 2

  • Date de réalisation : 2007
  • Matériau : bois
  • Hauteur : 39 cm
  • Largeur : 48 cm
  • Profondeur : 10 cm
  • Poids : 2,1 kg

En mai 2007 a été produit au théâtre des 3 vallées à Palaiseau, une pièce intitulée MOMO, dans laquelle Corentin, un de mes garçons, a joué. Cette réalisation était l’aboutissement d’un travail de 2 ans de la compagnie « Les Cabotins ». J’ai suivi un peu la progression et la mise en place de cette pièce. J’ai eu l’occasion de lire le texte avant de voir jouer la pièce et je me suis essayée à imaginer l’affiche. Cette pièce ne peut pas laisser indifférent, tellement elle est actuelle. Le thème du temps et de la gestion du temps est omniprésent et angoissant. Les hommes en gris, qui nous représentent dans la vraie vie, sont tellement criants de réalisme que j’avais moi aussi envie de traduire ce sentiment de poursuite du temps au travers de sculptures. La mise en scène de ces hommes en gris était extrêmement intéressante. Ces hommes, tous pareils, perdant progressivement leur individualité, vivant dans l’ombre et le secret, glissant plutôt que marchant et tellement automates que je me suis demandé comment on pouvait traduire cela dans une sculpture. Il n’y avait qu’un style épuré et un matériau simple qui pouvaient entrer dans cette atmosphère.

La caisse d’épargne du temps

  • Date de réalisation : 2007
  • Matériau : bois
  • Hauteur : 35 cm
  • Largeur : 50 cm
  • Profondeur : 39 cm
  • Poids : 3,4 kg

Cette composition est la combinaison de deux approches artistiques : ma rencontre avec l’artiste Haring et son travail sur les silhouettes et la pièce de théâtre MOMO et ces hommes en gris qui font tous partis de la caisse d’Épargne du temps.


 

Femme au chapeau

  • Date de réalisation : 2000
  • Matériau : bois et chamotte
  • Hauteur : 28 cm
  • Largeur : 10 cm
  • Profondeur : 10 cm
  • Poids : 500 g et 800 g

Janvier 2000, pour la première fois je commence un travail sur le BOIS. J ‘avais en face de moi un morceau de bois qui se trouvait à l ‘atelier et qui, puisque que l ‘on était en automne, allait finir ses jours dans le poêle. Cette forme cylindrique pas très haute et d ‘un petit diamètre m ‘a donné très vite l ‘idée de sculpter une femme debout. Je n ‘aime pas ce qui est trop figuratif. J ‘avais envie de me lancer dans une nouvelle voie, dans la construction géométrique et dissymétrique. Mais si possible alliant des courbes avec des lignes droites.

La réalisation du modèle en terre a été éprouvant. Cette matière molle ne m ‘est pas du tout familière. Les volumes changent souvent, c ‘est ce qui est très intéressant au moment de la création mais moins facile au moment de la finalisation du modèle.

Comme je travaillais en taille directe sur la terre, je voulais éviter le plus possible de rajouter de la terre pour combler mes erreurs. Ce qui ne me serait plus permis quand je travaillerai sur le bois. Ce fut donc un peu laborieux mais très riche en expériences. Le modèle cuit, je pouvais donc passer à la taille directe sur le bois. Moment que j ‘attendais avec impatience.

Maintenant je devais me lancer sur la technique du Bois. Mes repères étaient différents de la pierre. Mes premiers essais m ‘ont vite fait comprendre que contrairement à la pierre, le bois avait un sens et que l ‘on devait s ‘y prendre différemment. Les outils aussi étaient différents à manipuler, mais très vite je me suis approprié cette nouvelle technique. Contrairement à la pierre, l ‘éparpillement des copeaux de bois fut pour moi un élément très chaleureux.

La forme finale s ‘est enfin dégagée, assez proche du modèle en terre. La finition de la pièce a été également une découverte. Sur la pierre, le résultat est là lorsque l ‘on a fini de poncer. Il n ‘est pas nécessaire d ‘appliquer des couches de finition. Pour le bois, après le ponçage il est peut être intéressant de teinter et/ou de cirer la pièce. C ‘est ce que j ‘ai fait. La dernière touche finale consistant à polir le bois avec une peau de chamois.


 

Femme au double visage

  • Date de réalisation : 2001
  • Matériau : pierre
  • Hauteur : 41 cm
  • Largeur : 40 cm
  • Profondeur : 50 cm
  • Poids : 54,6 kg

Ce sujet de création fut très long à aboutir. A l’atelier j’avais devant moi un bloc de pierre de dimensions plus imposantes que d’ordinaire.

Je me suis donc attelée à réaliser des croquis, des silhouettes de femmes. Je voulais quelque chose d’épuré pour laisser la pierre donner tout son sens. Une première esquisse plus aboutie que les autres s ‘est imposée. J’ai réalisé ensuite sur du papier les différentes faces correspondantes aux faces du bloc de pierre : la face premier plan, les faces vues de côté droite et gauche, la vue du dessus et vaguement la face arrière. Avec quelques traits qui me semblaient suffisant, je n’ai pas réalisé de modèle en terre mais je suis passée directement à la taille directe.

Je maîtrisais maintenant la technique de la taille sur pierre. Mais cette pierre mi-dure devint tout de même une difficulté, habituée à la craie tendre, le travail était maintenant plus lent. Peu à peu après de nombreuses heures de travail, la jeune femme que j’avais dessinée, prenait sa place dans la pierre. Il me restait cependant une zone d’ombre, je n’avais pas suffisamment élaboré le dos de la sculpture et cela commençait à poser des problèmes pour terminer cette ouvre. Les formes non réalistes de cette pièce pouvaient me permettre d’imaginer sur la face arrière de nombreuses pistes de décors possibles. Mais aucune idée ne me satisfaisait : un dos simplement, un escalier ou une échelle, une ville miniature .

Je me suis désintéressée de cette pièce inachevée, pensant qu’un jour il me viendrait une idée. Cette pièce est restée pendant 3 ans dans l’état où je l’avais laissé. Je me suis dirigée vers d’autres projets plus aboutis. A la fin de la réalisation d’un de mes projets, j’ai ressorti cette femme car je souhaitais terminer cette pièce. Mais je n’avais toujours rien trouvé comme idée nouvelle. J’allais donc sculpter ce qui semblait être sans originalité : un dos.

J’étais en train de tailler sans conviction, lorsque mon fils Quentin, qui passait à côté de moi, s’exclame : « C’est super, maman, de faire une autre tête ! ». Cela m’a surprise sur le moment, et tout à coup ce fut le déclic. J’allais sculpter dans le dos une autre femme. En un week-end, j’ai terminé cette ouvre. Cette femme qui lorsque l’on tourne autour change de position. Elle est allongée, puis tout à coup se retourne pour être sur le ventre comme une sirène.

Cet effet est magique !


 

Au bord de l’eau

  • Date de réalisation : 2002
  • Matériau : cerisier
  • Hauteur : 35 cm
  • Largeur : 50 cm
  • Profondeur : 35 cm
  • Poids : 8,6 kg

Dans un jardin près de Vannes en Bretagne, un homme était en train de ramasser des morceaux de bois qui avaient été coupés depuis un certain temps. C’était un cerisier qui avait été abattu pour laisser place à une construction neuve.

Les pièces qu’il ramassaient pour les destiner au bois de chauffage avaient été tronçonnées ou fendues pour être transportées. Sur l’une d’entre elles on voyait qu’elle avait été sectionnée en quatre parties, mais que le travail n’avait pas été terminé. Cette pièce se trouvait être la partie la plus basse de l’arbre, où pointent le début des racines. C’est cette pièce qui m’a aussitôt interpellée. Je savais que je saurais tirer partie de ces quatre sections encore solidaires du même socle. Les protubérances, je voulais également en tirer partie.

A l’atelier je me suis mise au travail très vite sur de la terre. Quatre boules de terre qui respectaient les quatre sections de mon morceau de bois. Sur chacun de ses morceaux de terre j’ai imaginé des modèles de femmes. Mes épreuves sont venues toutes seules comme si je n’avais pas d’effort à faire tellement c’était présent. Je voulais ensuite donner du mouvement à cet ensemble de quatre femmes. Et le mouvement s’est installé, une femme debout, une femme qui se penche, la suivante à genou et la quatrième allongée. Le tout dans un mouvement circulaire. Je voulais également donner un côté sensuel à cette ouvre sans pour autant rester dans le figuratif. Un mélange de formes courbes et de lignes droites pour modeler le corps des femmes. Et en utilisant les protubérances liées aux anciennes racines du cerisier, je voulais mettre en évidence les chevelures de ces femmes.

Cette pièce est très douce au toucher et chaque spectateur est invité à la caresser.


 

Aztèque

  • Date de réalisation : 1999
  • Matériau : béton cellulaire
  • Hauteur : 26 cm
  • Largeur : 40 cm
  • Profondeur : 20 cm
  • Poids : 3,5 kg

Aztèque ou l’histoire d’un pari.

Un ami nous avait invité à une «murder party» qui devait se dérouler dans une ambiance d’Amérique centrale. Il m’avait demandé de l’aider à réaliser les décors et si j’étais capable de faire une sculpture pour l’occasion.

Piquée au jeu j’ai accepté. Je me suis alors documentée. Je n’avais pas beaucoup de temps devant moi. J’ai donc taillé dans un matériau très facile à travailler (béton cellulaire) me permettant ainsi de réaliser cette pièce dans un temps record. J’ai gagné mon pari !

Plus tard j’ai exposé cette sculpture dans différents salons et j’y ai ajouté à chaque fois une petite maquette d’avion. Je l’ai alors rebaptisé « Invitation au voyage ». Nouvelle offrande du monde moderne.


 

Femme à la chevelure cascade

  • Date de réalisation : 1998
  • Matériau : tuffeau

Cette sculpture, je l’ai réalisé spécialement pour Anne et Laurent à l’occasion de leur mariage.

J’avais récupéré un morceau de tuffeau lors d’un voyage que nous avions fait à côté de Tours. Très vite j’ai su ce que je ferais de ce caillou ! Je voulais faire une femme et donc ce serait Anne.

Ses cheveux étaient très longs et très beaux. Je l’ai donc imaginée se lavant ses cheveux avec ce mouvement ample qui fait que l’on ne voit plus le visage. Les cheveux sont donc venus naturellement au premier plan comme une cascade. La femme sort de la roche, offerte, mais elle est prisonnière de ses cheveux.

Je n’ai fait aucun croquis de cette sculpture, j’ai taillé directement la pierre sans trop réfléchir. C’était là, présent.


 

Drapé à la main

  • Date de réalisation : 1997
  • Matériau : pierre
  • Hauteur : 60 cm
  • Largeur : 30 cm
  • Profondeur : 25 cm
  • Poids : 33 kg

Dans l’apprentissage des arts, les académiques sont souvent bien pratiques pour soulever les questions techniques et les résoudre. Ce fut le cas lorsqu’à l’atelier j’ai abordé le drapé. Comment rendre, dans un matériau dur comme la pierre, la fluidité du tissu ? Comment les grands maîtres arrivaient-il à rendre la transparence du tissu sur un corps sculpté dans de la pierre ? Tant que l’on a pas essayé, on ne peut pas comprendre ! C’est très difficile.

J’avais donc suspendu un tissu assez souple, mais pas fluide, sur un support en bois. C’était mon modèle. Sur le dessin que je devais réaliser pour saisir les plis, leur origine et leur disparition, j’ai placé un pieds (inspiré du mien) au bas du drapé, et une main (toujours inspirée de la mienne) en haut du drapé. Pour que l’ensemble ait une cohérence, la main tient une partie du tissu et une fleur.

Je suis ensuite passé à la taille. Là ce fut plus difficile, la main devait respecter les vraies proportions d’une main, ainsi que le pieds. Le drapé, dans la mesure du possible devait ressembler au dessin et/ou au modèle. Cette pièce m’a demandé une concentration importante pour coller au plus juste. L’à peu près sur un drapé se remarque tout de suite.

A partir de ce moment je n’ai plus jamais regardé les sculptures anciennes de la même façon. J’admire le travail de précision et de justesse des artistes qui ont su réaliser de si belles factures.

Main et drapé

  • Date de réalisation : 1990
  • Matériau : pierre
  • Hauteur : 32 cm
  • Largeur : 20 cm
  • Profondeur : 5 cm
  • Poids : 4,6 kg

Ce haut relief fut la première étape pour aborder des thèmes académiques incontournables : les parties du corps humain (ici la main) et le drapé.

Cette étude sans prétention, me rappelle mes doutes, mes interrogations sur mes capacités à devenir sculpteur. Elle me montre le chemin que j’ai parcouru et que je dois encore parcourir !


 

Masque

  • Date de réalisation : 1992
  • Matériau : pierre
  • Hauteur : 50 cm
  • Largeur : 20 cm
  • Profondeur : 11 cm
  • Poids : 11,8 kg

Une feuille de papier fut le point de départ de cette réalisation !

Le thème à l’atelier était le pliage. Nous avions devant nous du scotch, des ciseaux et une feuille que nous devions plier pour réaliser un volume, qui servirait plus tard comme modèle de sculpture. Mes premiers pliages étaient désolants. Je ne voyais pas du tout où je pouvais arriver avec cette technique. Mais consciencieuse, j’ai effectué les exercices. C’est étonnant au bout du compte comme on peut créer des formes intéressantes.

Une fois la forme choisie, parmi celles qui ressemblaient à des masques africains, j’ai effectué la taille dans de la craie tendre. Un haut relief pour donner le volume. Le petit soucis à été de conserver le plus longtemps possible le pliage papier (fragile) intact. C’était le modèle et l’objectif était de réaliser la pièce sculptée à l’identique du pliage. Le support a été réalisé que bien longtemps après, suite à une chute malheureuse de cette sculpture. Après sa restauration, un cadre en bois à permis de renforcer la tenue de ce masque et lui donner plus de force.